CapActus #8: Mai 2022 ! Nouveau ministère, épreuves de spécialité, AEFE et autres joyeusetés…

Loin de la reconquête du mois de juin ou même de mai, le mois aura quand même laissé des traces dans l’Histoire et l’histoire : nouvelle composition des ministères, épreuves de spécialité du Bac Blanquer, pénurie aux concours et dans les établissements, événements inquiétants qui causent des débats animés… c’est l’actu du mois de mai !

Synthèse de l’épisode.

Tous les liens des sources sont trouvables en orange dans la synthèse.

Nouveau Ministère de l’Éducation nationale

Après les résultats des élections présidentielles le 24 avril dernier, la nouvelle composition du gouvernement apparaît depuis le vendredi 20 mai. Pap Ndiaye remplace Jean-Michel Blanquer au Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, avec Jean-Marc Huart comme directeur de cabinet et Anne Rubinstein comme cheffe de cabinet et conseillère spéciale. Sylvie Retailleau succède quant à elle à Frédérique Vidal pour le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pap Ndiaye était professeur des universités et directeur d’un musée national ; Jean-Marc Huart ancien recteur ; Anne Rubinstein ancienne professeur des écoles, directrice en éducation prioritaire ou cheffe de divers cabinets, et Sylvie Retailleau quitte son poste de présidente d’université. Insultes racistes ou sexistes d’un côté, méfiance face à ces nouveaux venus de l’autre, c’est l’incertitude qui domine en cette fin d’année scolaire. Est-ce que les élections législatives de juin bouleverseront le remaniement actuel ? Ces nominations sauront-elles changer la politique désastreuse des précédents ministres et guérir une École qui s’effondre dans tous ses aspects ?

Les épreuves de spécialité du Bac Blanquer

Jean-Michel Blanquer s’en est allé en laissant aux lycées le soin de son nouveau Bac réformé, dont une partie consistait en des épreuves de spécialité au mois de mars. Dû au contexte de la crise sanitaire, ces épreuves ont été reportées en mai. Nouvelle catastrophe en vue ? Le logiciel Santorin, développé pour permettre une meilleure correction des copies, n’est pas l’outil tant optimal et performant que promis. Entre les personnels réquisitionnés pour scanner les copies et le fonctionnement du logiciel en lui-même, les épreuves de spécialité se sont avérées une plaie à mettre en œuvre, autant pour les personnels que les élèves.

L’ancien Bac permettait aux enseignants correcteurs de corriger les copies grâce à des décharges de service d’enseignement, ce que le Bac Blanquer a brutalement supprimé malgré les protestations multiples. Cependant, une note de servie datée du 29 avril 2022 donne raison aux professeurs qui ne peuvent assumer cette charge de travail en plus de leurs cours :

« Compte tenu du contexte particulier de correction de ces copies du baccalauréat, les professeurs convoqués par les services des divisions des examens et concours de leurs académies bénéficieront d’un forfait maximum de 4 demi-journées libérées de cours pour correction. Ce forfait sera utilisable, au choix du professeur après accord du chef d’établissement, entre le 17 mai et le 3 juin 2022. »

L’AEFE passe au recrutement local

Une décision de justice rendue en 2020 avait contraint l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger à revoir ses méthodes de recrutement. En effet, jusqu’ici, les enseignants pouvaient candidater en tant que « résidents à recrutement différé » (RRD), ce qui posait des problèmes pour des candidats s’estimant abusés par ces méthodes et les économies qui en découlaient. L’AEFE s’est finalement engagé à ne plus recruter en RRD, et les 350 postes vacants dû à cette décision seront rebasculés en recrutement en contrat local.

Des annonces paraissent quasiment toutes les semaines sur les sites des établissements pour proposer ces contrats, avec possibilité de détachement ou non. Si les grilles de salaire restent confidentielles, le contrat local reste toutefois le contrat le moins sécurisant, mais c’est la solution choisie pour éviter que la crise de recrutement en France ne touche les établissements français à l’étranger. Les contrats locaux côtoient les résidents et les expatriés.

Dans les autres nouvelles du mois :

1) Les résultats des admissibilités au CAPES commencent à paraître depuis fin avril, l’occasion de découvrir l’étendue des dégâts sur de nombreuses disciplines. Est-ce que ces chiffres désastreux sont uniquement dû à l’année de transition dans la réforme des concours, ou la dynamique va-t-elle se poursuivre dans la courbe descendante ? Les témoignages de classes sans enseignants ou remplaçants depuis la rentrée donnent une réponse sans équivoque.

2) La plateforme d’échanges Omegle, créée en 2009, force le gouvernement français à agir face aux menaces quotidiennes de pédo-criminels s’exhibant face à des mineurs. À l’échelle du milieu scolaire, le cours d’Éducation aux Médias et à l’Information (ÉMI) dispensée par les professeurs-documentalistes permettrait d’alerter et de sensibiliser davantage élèves, personnels et responsables légaux.

3) Un directeur d’école s’est pris un torrent d’insultes et de calomnie sur les réseaux sociaux pour avoir rouvert le débat sur les tenues vestimentaires. Si le message de départ était excessif et questionnait sur ses motifs, puisqu’on y parlait d’interdire bretelles et nombril à l’air pour des élèves d’école élémentaire, la question principale n’a pas réussi à dépasser le stade « sexisme » et « sexualisation ».

4) L’enseignement privé sous-contrat se dote de nouveaux Contrats locaux d’accompagnement (CLA) après les avoir expérimentés à la rentrée 2021. Jusqu’ici, six établissements étaient concernés dans les académies d’Aix-Marseille, de Lille et de Nantes. Le dispositif doit s’étendre pour septembre 2022 en intégrant sept nouvelles académies : Grenoble, Lyon, Montpellier, Orléans-Tours, Reims, Strasbourg et Versailles. Si les mêmes débats ressortent entre le public et le privé, c’est surtout l’avenir des CLA face à l’éducation prioritaire qui met la puce à l’oreille :

« Appelés à remplacer les réseaux d’éducation prioritaire, ces premiers contrats locaux d’accompagnement, ont produit des effets positifs, selon des notes récentes de l’IGÉSR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche), d’où cette décision. »

Sorties en lien avec l’Éducation nationale

  • « Devenir formateur d’enseignants », un ouvrage de 252 pages écrit par Marie Gauchet – Éditions ESF.
  • « Enseigner en SEGPA, même pas peur », un ouvrage de 240 pages écrit par Maximilien Lambert – Éditions ESF.
  • « Derrière les masques, la souffrance mentale des jeunes : Construire du lien pour prévenir les idées suicidaires », un ouvrage collectif de 156 pages co-écrit par Cynthia Morgny, Pierre Chalmeton, Bérénice Lambert et Céline Leclerc – Éditions Presses de l’EHESP.
  • « Sociologie des pédagogies alternatives », un ouvrage de 128 pages écrit par Ghislain Leroy – Éditions La Découverte.

Un petit point sur le podcast

Pour rappel, voici les quatre épisodes du mois :

  • 06 mai : eRun, RUPN, CPC… même pas prof à 100% !
  • 13 mai : Conséquences ! Une histoire de punitions et de sanctions
  • 20 mai : Professeur dans l’enseignement supérieur
  • 27 mai : L’internat sera votre seconde maison !

Pas de panique, nous avons toujours rendez-vous vendredi 03 juin, une histoire d’EPS comme discipline inutile qu’on veut voir disparaître… et si ce n’était pas la discipline elle-même qui posait problème ? À la semaine prochaine, moi je file me planquer et prétendre que le lundi n’existe pas !

Profite de tous tes temps libres pour te reposer et respirer, et tiens bon face aux tempêtes de juin.

CapActus8 Anchor

L’épisode est disponible ici

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